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Haitian Music Industry’s Dirty Secret: It Doesn’t Exist

18 Juill 2018, Haitian Times

“Ti Manno” used the music of his people to expose the injustices of their world. By 32, he was national icon. His lyrics not only examine the vices and lack of progress in Haiti, but also shed light on the human condition, African unity, corruption and discrimination. His music was so thought provoking and dynamic that he was forced to leave his country at the height of the Duvalier regime.

Described as a musical prophet by Rene Davis, general manager/owner of New York based band, Karizma…“Ti Manno’s music propelled the musician to the same level of stardom as Michael Jackson’s. Nearly twenty years later after his death his music, says Davis, “continues to resonate with millions of Haitians and French Caribbeans.”

Yet, despite the popularity and successful career, at the time of his death Baptiste was penniless and eventually buried in a county-owned cemetery.

As tragic as Baptiste’s ending is, it’s not one that is unheard of. Several celebrities have died bankrupt whether due to mismanagement of finances or drug abuse. Baptiste circumstances at the time of his death, however, were quite different. He wasn’t penniless because of a rock star lifestyle or drugs.

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(«Ti Manno» a utilisé la musique de son peuple pour dénoncer les injustices de son monde. À 32 ans, il était une icône nationale. Ses paroles examinent non seulement les vices et le manque de progrès en Haïti, mais mettent également en lumière la condition humaine, l'unité africaine, la corruption et la discrimination. Sa musique était tellement provocatrice et dynamique qu'il a été contraint de quitter son pays au plus fort du régime Duvalier.

Décrit comme un prophète musical par Rene Davis, directeur général / propriétaire du groupe basé à New York, Karizma… «La musique de Ti Manno a propulsé le musicien au même niveau de célébrité que celle de Michael Jackson. Près de vingt ans plus tard après sa mort, sa musique, dit Davis, «continue de résonner auprès de millions d'Haïtiens et des Caraïbes françaises».

Pourtant, malgré la popularité et la réussite de sa carrière, au moment de sa mort, Baptiste était sans le sou et finalement enterré dans un cimetière appartenant au comté.

Aussi tragique que soit la fin de Baptiste, ce n’est pas sans précédent. Plusieurs célébrités sont décédées en faillite, que ce soit en raison d'une mauvaise gestion des finances ou de la toxicomanie. Les circonstances de Baptiste au moment de sa mort, cependant, étaient tout à fait différentes. Il n’était pas sans le sou à cause d’un style de vie de rock star ou de la drogue.)

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https://haitiantimes.com/2018/07/18/haitian-music-industrys-dirty-secret-it-doesnt-exist/?fbclid=IwAR35rAAUn1CYMzqJsTBHC9U5HkOka_rGWT11lU1zMBubCwEZ50cg1VZipmw

LA LEGENDE DE TI MANNO
 

Emmanuel Jean-Baptiste né aux Gonaïves la cité de l'indépendance d'Haïti un certain 2 juin 1952. Il partageait son enfance à la maison avec ses parents Mr et Mme Jean-Baptiste, ses trois frères Eden, Rossini, Colbert, et ses deux sœurs.
A l'âge de 12 ans, il partit avec son père s’installer et chercher du travail dans la deuxième ville du pays, au Cap-Haitien. Il y fit sa première apparition sur scène dans un concours de chant, dans un programme ciné-théâtre qu'organisait l'Orchestre Septentrional du Cap au profit des jeunes, intitulé Rendez Vous des Artistes.

Le jeune garçon très timide qu'on a chahuté à sa première chanson, avec insistance, demanda une seconde chance de performer une autre chanson. C'est là qu'il éclata aux yeux de l'assistance qui ne voulait pas de lui une demie heure avant. Après ce succès, il bossa dans son premier groupe (Super Stars) au Cap-Haitien avec Ti Gousse, Pascal Albert, Fito Léandre (ancienne gloire du football haïtien-Epopée 1974), Eddy Leroy, etc. Retourné aux Gonaïves il forma le groupe DATSUN parce que les gens de la zone le surnommèrent déjà Le Soleil Des Dattes par allusion à l'endroit où il a vu le jour : “Avenue Des Dattes”.

Ti Manno rentra à Port-au-Prince pour ses fins d'études secondaires. Là, on le vit accompagné par le groupe SHUPA-SHUPA en compagnie d’Edouard Richard. Il fréquentait souvent le groupe Les Fantaisistes de Carrefour sous la direction de Carmin Bichotte. Retourné aux Gonaïves pour ses vacances d'été, il alla à Saint-Marc pour prêter ses services aux Diables du Rythme de Saint-Marc. Le maestro Nemours Jean-Baptiste, père du compas direct, y a vu Emmanuel chanter au sein de ce groupe et voulut avoir cette voix pour une tournée américaine avec son groupe. Et c'est là qu’advint l'histoire de noms: Emmanuel et Antoine Rossini parce que l’acte de naissance d’Emmanuel était resté avec le maestro Nenours.

Tout de suite après, le groupe « Diables du Rythme de Saint-Marc » allait faire une tournée au Canada et Emmanuel n'était pas en possession de son acte de naissance. Pour se procurer d’un passeport tout de suite, Ti Manno utilisa celui de son frère Antoine Rossini Jean-Baptiste qui vit depuis lors sous le nom de Rossini Jean-Baptiste. Avant la fin de la première moitié des années soixante dix, il voyagea au Canada avec Les Diables du Rythme de Saint-Marc.

Officiellement son nom devint Antoine Rossini Jean-Baptiste. Du canada, Emmanuel se dirigea vers les Etats-Unis et prit la route de Boston, sur la demande des musiciens de Volo-Volo emmenés par les frères Félix. Il intégra le groupe et enregistra un album à succès. Sur cet album, il interpréta toutes les chansons y compris le méga hit Caressé, sauf Rivyè m' Simalo chantée par Ricot Mazarin issu des Fantaisistes de Carrefour qui était une grande super star très connue à l'époque. Après une tournée en Haïti pour le carnaval 1975, Volo Volo retourna à Boston sans Emmanuel que le public en Haïti identifia comme un chanteur avec une belle voix. Il fut le seul chanteur à honorer la tournée avec le groupe. Il resta au pays, problème de visa! Il essaya de rejoindre les groupes Les Ambassadeurs et Bossa Combo, sans succès.

Après quelques longs mois, il retourna aux Etats-Unis. Cette fois du côté de New York avec Arsène Appolon, Ti Mitou Frederique, Ronald Smith, Bobby Raymond, etc. au sein du groupe AA Express. Ce groupe devient rapidement Astros, là encore Ti Manno interpréta toutes les chansons du premier album sauf Bingo chantée par Ernst Letemps ancien chanteur à succès de l'Ensemble de Nemours Jean-Baptiste.

De la Guadeloupe après une tournée avec le groupe Astros ça a mal passé pour lui, il fut déporté en Haïti avec interdiction de retourner aux Etats-Unis. Mais cette fois la chance lui a souri, parce que le chanteur du DP Express avait annoncé son départ du groupe et n'avait pas encore de remplaçant. On a annonça sur les ondes que Ti Manno allait prendre la place d’Hervé Bleus au sein du DP.

Il passa deux saisons à animer le carnaval en Haïti au sein du DP Express. Biberon et Sèso sont les titres des 2 morceaux carnavalesques à succès qu'il chanta avec le groupe aux cotés de Jean-Robert Hérissé (Porky ), Lesly Dauphin, Claudy Fremont, Alvarez, Almando Keslin, Philippe Denis, Pierrot Kersaint, Eddy Wooley, Raoul Denis Jr, Wilfrid Lafond, Ernst Georges, Serge Collin, et Pinm. Pendant ces deux saisons il osa des choses sur ce parcours qu'aucun chanteur n'avait fait et tenté avant. Onze mois avant la sortie de l'album David, ce titre était en rotation sur toutes les stations de radio en Haïti. On a annoncé que cette chanson a été remaniée par Ti Manno pour figurer sur l'album. Cette décision suscita des débats de partout. Même au sein du groupe certains musiciens ne partageaient pas cet avis parce que le David était déjà un super hit. A la sortie de l'album on constata sur cette version une vitesse au ralenti et la voix de Ti Manno en double. Cette nouvelle interprétation est devenue dans l'espace d'un mois un méga hit, contrairement à ce que pensaient certains pessimistes. A l'époque l'album battait tous les records de vente jamais réalisés dans l'industrie de la musique haïtienne, en si peu de temps.

La première tournée américaine de Ti Manno avec le DP Epress en tant que Méga Star a connu un succès économique sans pareil, sous une production de Fred Paul, de Mini Records. Mais le public n'eut pas la chance de bien savourer son chouchou parce que les soirées n'atteignirent pas une heure du matin. Toujours trop de monde venu voir Ti Manno, la police de la zone était obligée de mettre fin très tôt à ces soirées. Après avoir battu tous les records jamais réalisés par une super star haïtienne, Il décida de quitter le DP Express suite à une grande soirée sur invitation en Haïti, pour raisons socio-administratives.
Ti Manno décida de former son propre groupe avec deux jeunes super stars bien en vogue à cette époque dans le pays. Sa vision était d'avoir Mario de Volcy super star du Bossa Combo à la batterie, et Claude Marcelin super star du DP Express à la guitare, Choupit Jacquet (Percussions), Gerto (Basse), Ansyto (Keyboards), Pierre-Gilles (Trompette), Wilem Colas (Sax), et Raynald Valme (Congas). Le groupe devrait s'appeler OURAGAN. Les musiciens se rencontrèrent près de neuf à dix fois et eurent une seule répétition. Ne pouvant s'entendre sur des points administratifs bien précis, Mario et Claude avaient décidé de ne plus faire la route avec lui. Ils laissèrent le pays pour des études à l'étranger respectivement à New York et la Jamaïque.

En hiver 1981, Ti Manno sortit un titre (Lajan), comme bon natif du gémeau il nomma son nouveau groupe GEMINI ALL STARS DE TI MANNO. Succès sans pareil, il conquit le cœur de chaque haïtien avec ce titre jamais traité avant dans la musique haïtienne. Tout le monde attendait avec impatience la sortie du groupe et de l'album. Le 19 juin 1981 était projeté comme grande première du groupe. Le pays tout entier était en branle ne pouvait plus attendre l’arrivée de cette date pour constater ce que leur idole allait offrir avec un groupe de très jeunes musiciens pas connus dans le milieu musical.

(Delmas, Haïti) - 19 juin 1981- Kings Club le théâtre de l'événement. La zone était bloquée à plusieurs kilomètres. Encore une fois Ti Manno releva un autre défi dans sa vie de martyr. Vous devez savoir que rien n'a jamais été facile pour lui partout oû il passa. Il devrait toujours à prouver le contraire aux lourdauds. Il sortit son premier album (Lajan) avec le Gemini sous le label Musique Des Antilles de Jean-Claude Verdier. Dans moins de douze mois, jouissant de la complicité de Mr Verdier, un autre album tout neuf est sorti (Exploitation). Un autre grand succès! A la rue Dr Audin, chez Pè Féfé le papa d’Ansyto Mercier, on a vu l'ascencion de Ti Manno avec le Gemini. La maison, qui abrita des objets de l'artisanat haïtien, s'était vite transformée en Ansyto Fans Club le nouveau local du groupe.
Pendant les quatre ans du Gemini, près d'une quarantaine de musiciens défila dans ce groupe: Ansyto Mercier, Claude Valbrun, Marco Divine, Patrick Comeau, Pokito Almatas, Frantz Carries, Georges Nazie, Claude Cajuste, Mario Germain, Mario Collin, Patrick Antoine, Willem Colas, Bellande Moise, Patrick Casséus, Ronald Michel, Imgart Manigat, Edwige Damas, Reginald Pierre, Féquière Paroisse, Gabriel Morin, Daniel Alcé, et Erick Charlier (Manhattan) pour ne citer que ceux la.

Ti Manno était surtout un chanteur de charme qui interprétait des chansonnettes françaises en boléro. Il prenait un grand plaisir dans ses soirées dansantes à chanter des pots pourris de boléro (popularisés par le Grand Gérard Dupervil) pendant près d'une heure. Il a su garder cette qualité de chanteur de charme toute sa carrière. Cette voix, chaude et mélodieuse, adaptée au compas direct a fait beaucoup d'heureux.
Après nombre d’années, cette voix est la plus imitée jusqu'à ce jour. C'est le musicien haïtien qu'on a le plus interprété. De cette voix, il n'avait pas besoin rien de spécial pour mettre n'importe quel public en transe. Avec une seule main en l'air, son micro à la bouche, un air très sérieux, il regardait son public et faisait tout ce qu'il voulait avec ce public.

Bon compositeur et parolier, Ti Manno a su adapter de très belles mélodies à ses paroles pour les délices de son public. Ses compositions ont dépassé les frontières d'Haïti pour atteindre le coeur et la conscience d'autres nations francophones. Avant, c'était sa voix mélodieuse et chaude qui attirait l'attention des oreilles sensibles. Après, c’était le contenu de ses textes qui soulevait une sorte de révolution chez les gens. Il voulait changer les mœurs cachées de la société et en Haïti plus particulièrement (un mouvement commencé par le Bossa Combo avec des titres comme: Message, Courage, Vanité, Accolade, et 5eme Commandement). A un certain moment, a cause de se textes socio politiques, on l'a dénommé " Ti Manno le Bob Marley haïtien". Il a chanté des textes qui font toujours actualité, beaucoup de temps après son passage.

Ti Manno était un homme très timide et toujours pensif. Dans sa vie normale, il ne pouvait regarder une personne fixe dans les yeux. Quand il vous parlait, on pouvait à peine l'entendre, c'est comme il était toujours en train de vous confier un dernier secret. Ti Manno était très discret et réservé et n'avait jamais eu sur son visage l'expression d'une personne contente d'être en vie. Mais, par contre il chantait la vie. Au dire de certains proches musiciens, il souffrait d'une colique depuis qu'il faisait partie du DP Express.

Entre temps il collabora avec Gerald Merceron (Le meilleur musicologue haïtien de tous les temps) sur un album à tendance World Beat.
Il dirigea son groupe le GEMINI ALL STARS DE TIMANNO du 19 juin 1981 à quelques six mois avant sa mort le 13 mai 1985. Un dimanche de 1985, sur une station de radio à New York (Moments Créoles) de Fritz Martial était lancée Oprerasyon Chache Ti Manno. Tout de suite il appela au téléphone, il était déjà en ondes avec une voix rechignante que l'on pouvait vite deviner c'etait pas le Manno des grands jours. Beaucoup de personnes qui l'écoutaient, ce jour la, appelaient au téléphone et pleuraient avec lui. Il avait fait mention parmi tous les musiciens haïtiens seul Shoubou du Tabou Combo avait cherché ou il s'était réfugié avec une maladie très compliquée. Il a dit aussi qu'il n'a rien contre eux parce qu'il vit dans le même milieu avec eux. Pour continuer, il a ajouté que les musiciens devaient parler avec leur conscience et dire pourquoi ils n’avaient pas cherche où se trouvait Manno?
La communauté haïtienne de New York, représentée par Guy Victor, avait prit le cas Ti Manno à cœur. Ti Manno a été admis dans un hôpital à Manhattan pour des traitements intensifs, sous la diligence des docteurs haïtiens Altémar et Romulus. Operasyon Men Kontre (chanson de Ti Manno) est l'un de ses titres qu'on avait vulgarisé pour collecter des fonds pour donner la vie à ce monument qu'il représentait pour notre chère culture.
Moins d'un mois après l'entrevue, Ti Manno décéda à New York le 13 mai 1985. Il a passé ses derniers jours à l'hôpital St Luke à Manhattan. On avait exposé le corps, de la super star qui va devenir une super légende aprés sa mort, à Franck J. Barone entre la route D et la 45ème rue à Brooklyn. La cérémonie funéraire s'est tenue le 18 mai 1985 à l'église de St Mathew à Brooklyn sous la direction du père Jeannot. Il repose au cimetière de Cavalry (section 10 plot 17) dans le quartier du Queens à New York. Il n’y a pas de pierre tombale pour identifier là oû se repose notre Ti Manno Nationale mais bien un arbre qui nous guide à chaque visite.

Le gouvernement de son Excellence Jean Claude Duvalier, par la personne du docteur Roger Lafontant, voulut rapatrier le corps de Ti Manno en Haiti pour des funérailles nationales. Mr Lafontant avait octroyé un passeport avec un visa américain en deux jours et de l’argent à son frère Colbert Jean-Baptiste pour aller chercher la dépouille mais la femme de Ti Manno ne partageait pas cette idée. Aux dires de plus d’un c’est là que commencèrent les conflits entre sa veuve et la famille Jean-Baptiste.

Beaucoup de grandes personnalités haïtiennes dans tous les domaines, et un public nombreux ont payé leur dernier respect à Ti Manno: Le Dr René Audin, Myriam Dorisme, Dadou Pasquet, Roger M Eugene (Shoubou), Jean-Ely Telfort (Cubano), Patrick Comeau, etc. Le Dr. sociologue René Audin qui prononçait l'homélie a eu à dire haut et fort a la femme de Ti Manno: "Madame, séchez vos pleures, les femmes des artistes ne pleurent pas". Au cimetière, il n'y a pas de pierre tombale pour identifier là oû il se repose. C'est un arbre, comme référence, qui grandit sur sa dernière demeure.

Le jour qu'on célébrait le passage de la Super Légende Haïtienne Emmanuel Jean-Baptiste sur cette terre dans ce cimetière de NY, le père du Compas Direct Nemours Jean-Baptiste décéda en Haïti le même jour. C'était un samedi le 18 mai 1985 qui coïncidait avec la fête du drapeau haïtien, il y avait un vent terrible anormal qui soufflait sur New York, ce jour là. Jean-Baptiste pour Jean-Baptiste --- 18 mai 1985.
Des manifestations pour marquer le passage de Ti Manno: Armando Keslin ancien batteur du DP Express organise un festival en Haïti à la mémoire de Ti Manno chaque 13 mai. Thélar Management, sous la direction de Farah Larrieux et Pierre Michel Théodat, avait fait chanter deux messes en Haïti (Mai 2001 et 2002) pour célébrer la vie d’Emmanuel Jean-Baptiste et Nemours Jean-Baptiste. Des albums et beaucoup de titres enregistrés en reconnaissance à Ti Manno. Aux Antilles, plus particulièrement à la Martinique, il y a une manifestation qui se fait chaque 13 mai pour marquer le passage de cet homme phénoménal.

New York le 18 mai 2005, pendant beaucoup de gens se préparaient pour aller fêter au Compas Festival de Miami. Mario de Volcy, Carole Demesmin, Lesly Elie, Pierre Michel Théodat, et un homme de prière étaient à Calvary Cemetary sur la tombe de Ti Manno pour célébrer ses vingt ans depuis qu'il nous avait laissé. La cérémonie était tellement intense qu'on avait voulu partager ça a un plus grand public. On appela la radio Planèt Kreyòl en Haïti à l'émission An Nou Alez qu’animait Woodnave Leroy qui retransmit Mario et Carole en direct depuis la tombe de Ti Manno. C'était vraiment d'une émotion sans pareille! On pleurait Ti Manno, une fois de plus, ce matin là.

New York le 18 mai 2007, accompagnée de Pierre Michel Théodat, Marie Françoise Guizonne (de la Guadeloupe) avait fait le déplacement depuis Saint Martin vers New York pour aller déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Ti Manno. Elle ne voulait la présence de personne au moment elle était en conversation avec son artiste.
Quand les Haïtiens ferment les yeux sur nos monuments, les étrangers les valorisent pour nous.
Ecrit par Pierre Michel Théodat
Sources: Mario De Volcy & Pierre Michel Théodat...''.Mario DeVolcy''

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Vive le disco avec Ti Manno et Son Gemini All Stars

 MAR 28, 2014

 Gemini All Stars De Ti Manno, Vive Le Disco, Musique des Antilles, 1981.

Une fois de temps en temps, je pars pour une grande expédition de brassage de poussière avec mon ami Christo.  Pendant ce périple, on s'aventure dans les Villages des Valeurs et les friperies Renaissance de Laval et du nord de Montréal.  Honnêtement, je n'y trouve jamais grand-chose, mais ça me permet, en plus d'apprécier les magnifiques paysages de Laval, de partager un bon repas entre amis au casse-croûte chez Gérard. 

Cette fois-ci, ma récolte fut comme à l'habitude plutôt mince.  J'ai quand même trouvé un téléphone Fisher Price pour ma fille, un 45 tours de Guadeloupe et 2 disques haïtiens dont celui-ci par le Gemini All Stars de Ti Manno (malheureusement sans la pochette). 

Ti Manno est probablement le plus populaire des chanteurs de Konpa originaires d'Haïti.  Son parcours est assez impressionnant puisque pendant sa carrière, il fut le chanteur de plusieurs grands orchestres dont les plus notables sont : les Diables du Rythme de Saint-Marc, Le Volo Volo de Boston et Le DP Express. En 1981, il quitte le DP Express pour former son groupe le Gemini All Stars.  La même année, le groupe enregistre son premier album comprenant l'excellente chanson Vive le Disco.  Malgré son titre, cette chanson n'est pas de style disco ; il s'agit plutôt d'un solide Konpa moderne s'apparentant à ce qui se fait de meilleur chez le Scorpio Universel et au DP Express.  Avec sa rythmique dans le tapis et ses chants en choeur, il est facile d'imaginer que ce titre ait dû mettre le feu aux planchers de danse des discothèques haïtiennes  et ce, dès sa sortie. 

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(http://rythmesetranges.blogspot.com/2014/03/vive-le-disco-avec-ti-manno-et-son.html)

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In Memoriam, Ti Manno

 

D’aussi loin que peuvent remonter les souvenirs, l’on ne saurait jeter dans l’oubliette ces deux grandes figures de proue qui ont marqué d’une pierre blanche, l’histoire de la Musique Populaire Haitienne, à leur maniere, l’un est décédé le jour meme où l’on enterrait l’autre. A 24 ans de la disparition des deux JEAN-BAPTISTE, le souvenir de Nemours et d’Antoine Rossini (Ti Manno) tenaille la mémoire des mélomanes.

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L’immortel Ti Manno!

Un artiste à la voix retentissante, au style unique et au talent exceptionnel, autant dire pour qualifier l’auteur, l’interprète et le compositeur, Antoine Rossini Jean Baptiste, né Emmanuel Jean Baptiste et plus connu sous le nom de Ti Manno qui représentait au cours des années 70- 80, une véritable force dans la société haïtienne pour avoir contribué à la formation des jeunes de l’époque en ne cessant de véhiculer des messages très forts à travers des textes bien écrits pouvant les inciter à prendre conscience de la réalité du milieu lequel ils évoluent.

Dans cette même perspective, Gerard Merceron eut à écrire au sujet de Ti Manno : « Il faut souligner le contenu de ses textes, le message social de protestation contre les tares de la société haïtienne écrasée par la cupidité insatiable de toute une vaste catégorie de profiteurs souvent issus de la meme classe que leurs victimes. Le petit peuple a fait de Ti Manno le porte-parole de ses revendications. Chaque génération a besoin de héros. Celle- ci en a trouvé un dans la personne de ce chanteur, compositeur dont la prosodie si naturelle est mise au service d’un plaidoyer d’autant plus efficace qu’il tire sa force de la plus universelle des vitamines musicales. Le rythme nègre souverain ».

Pour sa part, Monise Cadet, Gonaivienne comme lui et mélomane bien averti, considère Ti Manno comme une figure emblématique de la Musique Haitienne qui a marqué la génération des années 70-80 par le truchement de toute une série de compositions socialement engagées et surtout qui a su défendre opiniatrement la Nation Haitienne, contre les mauvaises presses, les campagnes de dénigrement ayant fait croire que le sida (4H-ci devant) est d’origine haitienne. Elle estime qu’un travail en profondeur doit etre fait par le ministre de la culture et de la communication au sujet des musiciens ayant marqué le paysage musical haitien à un moment donné. L’étudiante en psychologie et en communication pense qu’il s’avère important de créer un musée d’art et une place publique en honneur des Artistes Haitiens dont Ti Manno, Nemours, Coupe Cloue, Ansy Derose, etc…

Né à la cité de l’indépendance (Gonaives) en juin 1953, Ti Manno chante, dès son adolescence soit à l’age de 14 ans, dans différents « Mini Jazz » dont le groupe SuperStar. Dans le but de poursuivre ses études classiques, il émigre à Port-au-Prince, où il intègre le Shupa Shupa et les Fantaisistes de Carrefour. Suite à maintes tentatives vaines d’intégrer les Ambassadeurs, le chanteur de « Maryaj Entere » dut retourner au bercail.

Au commencement des années 70, Ti Manno fait partie intégrante des Diables du Rythme de Saint-Marc. C’est avec cette formation musicale qu’il s’envolera pour le Canada et les Etats-Unis, où il décide de rester.

A New york, il reprend le micro avec le groupe Shupa Shupa reformé, puis intègre l’orchestre VOLO VOLO de Boston. Quelques années plus tard, cette formation musicale se rendra en tournée en Haiti, mais quittera le sol national sans leur interprète phare, Ti Manno.

Le chanteur de «Lajan», partira s’installer à New York par la suite et rejoindra les rangs de la formation Astros, laquelle aventure qui n’allait pas perdurer. A la suite d’une tournée antillaise avec son groupe, en contravention avec les autorités consulaires américaines, Antoine Rossini Jean Baptiste se voit contraint de revenir en Haiti. L’épisode D. P. Express débutera peu de temps après.

Ce qui fait le malheur de l’un fait le bonheur de l’autre. Ainsi, le retrait du chanteur de D.P. Express, Hervé Bléus, pour cause de maladie, joue en faveur de l’intégration de Ti Manno à la dite formation musicale, au sein de laquelle, il initie un style nouveau et un rythme teinté de nouveauté. Malgré le succès fou de l’album « David » qui garde jusqu’à date sa fraicheur, au bout de ces deux années passées au sein de D. P. Express, Ti Manno décide tout bonnement de fonder son propre groupe : Gemini All Stars en 1981.

En 1984, sa santé chancelante l’oblige àlaisser le pays pour retourner au pays de l’Oncle Sam, en dépit de sa popularité croissante en Haiti. N’ayant pas de ses nouvelles depuis belle lurette, un groupe de personnalités lance un mouvement baptisé «Operasyon Chache Ti Manno». On finit par retrouver sa trace. Mais son état de santé ne fait qu’empirer. Les jours qui suivent allaient accoucher un mouvement de grande ampleur tant en Haiti qu’en diaspora «Operasyon men Kontre » afin de recuellir des fonds suffisants pour son traitement. Malgré tous ces efforts, il s’éteint prématurement à l’Hopital St Lucke à Manhattan un 13 mai 1985, amaigri par un mal incurable. C’est tout ce qu’on peut dire au sujet de la cause de sa mort qui n’a jamais été officiellement divulguée.

Ses funérailles ont été chantées sous une pluie de chants et de trompette. Ses obsèques se sont tenues à l’église St Mathen, Brooklyn. Antoine Rossini « Ti Manno » Jean Baptiste repose depuis au cimetière de Cavalry (Section 10 plot Block 97 tombe 17) dans le quartier de Queens à New York.

 

Texte de Elizé PIERRE
Cet article a été publié le Jeudi 30 juin 2011

 

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