top of page
Rechercher

Interview 1 d'Alan Cavé (2 février 2008)

  • Lana
  • 27 mars 2020
  • 4 min de lecture

Juste avant de se rendre au Kompas Zouk Festival qui se tenait à Saint-Martin le 2 février 2008, Alan Cavé accepte de répondre à mes deux questionnaires : celui ci-dessous portant sur son album De la tête aux pieds notamment, et l'autre plus "textuel" portant sur les mots.


note : SPPD = sé pa pou dat   DLTAP = De la tête aux pieds        

             

Pas de duos sur l’album De la tête aux pieds (où même sur Sé pa pou dat) : est-ce volontaire ? les chansons ne s’y prêtaient pas ?

C’est volontaire ; les chansons ne s’y prêtaient pas. Pas de duos sur cet album tout simplement. Sur SPPD, il y a eu des collaborations avec des rappeurs notamment mais aussi une chanson avec Nia (Virginia Mahottière).


Sur la pochette du1er album : une guitare ; sur la pochette du 2e : idem : pourquoi ?

Elle représente le guitariste… le piètre guitariste, que je suis ; qui refuse de monter sur scène avec sa guitare. Et le micro pour symboliser le chant.


Pourquoi ce concert unique le 28 juillet 2007 en Haiti ?

Je voulais présenter un autre aspect d’Alan Cavé. Les musiciens qui étaient avec moi sont ceux avec qui j’ai travaillé sur DLTAP ou encore SPPD. Avec Zin je n’arrive pas à transmettre le feeling de mes morceaux. Le jeu de Zin est idéal pour le bal. Moi je voulais quelque chose du genre concert où les gens prennent le temps d’écouter, d’apprécier.


Penses-tu que les gens aient compris ta démarche ?

Ce show n’a pas été préparé comme je le souhaitais ; cela a été ficelé un peu rapidement. Mais cela s’est bien passé, les gens ont apprécié. Ce sera une soirée à renouveler, en prenant le temps, cette fois, d’avoir une organisation mieux pensée, qui permettra de mettre en avant le chant, la poésie ; et que les gens comprennent que c’est une invitation à chanter et non pas qu’à danser (ou du moins danser d’une autre façon que lors des bals).


Tu uses du terme « Amokilélé » sur DLTAP : quel en est le sens ?

Cela vient d’une dame de Guyane française qui m’avait dit "amokilé wè to" qui voulait dire j’aime te voir ou quelque chose d’approchant. Cela sonnait bien à mon oreille. Et comme j’avais ma guitare, j’ai commencé à le mettre en musique.


Tu es une des figures de proue de la musique haïtienne : quels sont les inconvénients ?

Parfois, on aimerait être seul, ou ne pas être remarqué. Cependant, même dans les endroits où on ne s’attend pas à rencontrer quelqu’un on en rencontre toujours. Certaines fois cela m’ennuie. Car je peux avoir envie de me promener sur cette plage** habillé selon mon humeur par exemple, mais je peux tomber sur quelqu’un qui peut trouver cela bizarre pour un artiste tel que moi.


Il y a une prédominance de la lettre k dans les titres de DLTAP : chik chek chok, amokilele, kew aw kow… cela a-t-il à voir avec un besoin de heurter, de frapper ?

Je n’avais pas remarqué cela.


Pourquoi mettre 4 remix sur DLTAP ?

J’aime bien les remix. Il y en aura toujours. C’est différent. C’est fonction aussi des producteurs avec lesquels je travaille.


DLTAP a été longtemps en chantier. Son arrivée sur le marché était-il un soulagement ?

J’ai eu à faire face à de nombreux problèmes avec cet album (disques volés, sortie de mes morceaux sans mon agrément…). J’ai dû prendre la responsabilité de le produire moi-même afin d’éviter de perdre le fruit de mon travail au profit de d’autres. J’ai voulu en finir au plus vite.


"Collabo"’ : qu’est-ce que ce cd a donné ?

Aux Antilles, je ne sais pas. Mais je sais que "Yéreswa" et "J’ai besoin de toi" sont des méga hits aux USA et en Haïti. Et je ne crois pas me tromper en disant que ce dernier titre est mon plus gros hit après "Sé pa pou dat". Au point de vue des ventes, Collabo’ fait son petit bonhomme de chemin. C’est aussi la raison pour laquelle ces deux titres qui devaient figurer sur DLTAP n’y sont pas.


Dans les deux albums tu parles d’amour c’est vrai mais le 1er n’était-il pas plus une sorte de prélude à l’amour, comportant des demandes ("please baby", "all I want", "ban mwen lanmou") alors que le second est plus dans la confirmation de l’amour ("jwenn", "amokilele", "delala", "tou kareman") ?

C’est un peu cela, mais il existe encore dans DLTAP une porte ouverte sur la recherche.


DLTAP : Quel morceau a ta préférence au niveau des textes ?

Tou karéman


DLTAP : Quel morceau a ta préférence au niveau de la musique ?

"Tchélélé", "Kèw ak kow". Je dois dire que j’ai fait ces morceaux à la dernière minute. Si j’avais eu le temps je les aurais mis autrement sur l’album.


N’y a-t-il pas, justement, un moment où l’artiste que tu es, se dit : je m’arrête ! ?

Certaines fois,  quand on reste trop longtemps à travailler sur un album la confiance n’est plus là. J’aurais pu, en effet, retirer ces morceaux ou faire le choix de m’arrêter à un nombre précis, mais je voulais que cet album ait quelque chose de neuf. Et il ne faut pas oublier que cet album est là pour encore au moins trois/quatre ans ; on ne peut pas le découvrir tout d’un coup.


Quel clip est en cours de réalisation ?

D’ici un an j’aimerais bien faire le clip d’une autre chanson, celui de "Délala" étant fini.


Est-ce que tu trouves que  SPPD te colle trop à la peau par moments ?

Oui je trouve. Les gens comparent toujours avec SPPD. Or, moi je ne suis pas du genre à vouloir faire un deuxième SPPD.


** l’hôtel dans lequel je fais l’interview est situé non loin d’une plage.

Merci à Alan Cavé

Lana, Sint Maarten, 2 février 2008


 
 
 

Posts récents

Voir tout

Comentários


bottom of page