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Interview de Mario de Volcy (2008-2009)

Lana

En tête en tête avec Mario de Volcy 10 mai 2008 et août 2009


A – TA CARRIÈRE


Pratiques-tu encore la batterie, les percussions ? Si oui, à quelle(s) occasion(s) ?

Oui, des timbales. Je répète et joue souvent. Je tâche de me perfectionner dans les timbales. J’aime cet instrument plus qu’avant ; je le comprends mieux. En tant que percusionniste j’ai participé aux projets récents suivants : Atis pou Ayiti, le spectacle des 30 ans de Tabou Combo.


Qu’est-ce qui te manque de la période ou tu jouais de la batterie dans un groupe ou en tant qu’artiste solo : la pratique sur scène, la pratique en studio, les repetitions ?

Je n’ai pas vraiment de manque. Car plus jeune j’ai tout fait. Je suis en contact permanent avec les artistes. De plus, plus jeune, j’ai quasiment tout fait : homme de théâtre, karatéka… Je suis un homme de scène. Jouer sur scène ou présenter quelque chose sur la musique Haïtienne (dans l’évolution de son aspect économique, social) c’est la même chose. Je suis un artiste, pas un batteur. Rien ne me manque car je suis en contact permanent avec les artistes.



T’es-t-il jamais arrivé d'écrire ou de composer un morceau concernant une période, un moment difficile de ta vie ? Si oui lequel (lesquels) ?

« La pipe du diable » chanté par Lionel Benjamin sur son 3ème album solo. Ce n’est pas tant sur le plan personnel que général. Ne concerne pas exclusivement le crack mais toutes les drogues. C’est un très mauvais exemple à suivre, car cela a affecté la musique. Tout santiman alé : ou pa anvi domi, pa anvi manjé, pa anvi fè lanmou…sèl anvi sé drog. Je remercie Dieu de m’en être sorti : je ne suis pas mort, je ne suis pas en prison.


Quelle chanson de ton répertoire, tes proches t’associent inévitablement ?

« Première communion », « Viv Ayiti »


Quel serait ton hit parade quant à ton répertoire (3 chansons) ?

« Gare du nord », ké kal » (remis sur la compilation sortie en 2008)« Première communion » (pour lescatholiques c’est classique, immortel, incontournable)« Viv Ayiti » (Ayiti pour Afrik di sid) : message codé pour Mandéla mais aussi pour les haïtiens (correspondance entre les deux peuples.


Quel morceau de musique de ton répertoire est à ton avis le plus proche de ta perfection ? (quand tu y repenses encore aujourd’hui tu n’y vois pas trop de modifications à porter)

Je suis perfectionniste. J’essaie de toujours être proche de la perfection.


Quelle chanson as-tu adore interpréter ? pourquoi ?

« Jazz man » sur mon 1er album. J’y mets toute mon âme, mon énergie. Il y a plein de trucs dans la batterie. Le métronome est agressif ; c’est un morceau à jouer en toute concentration.


Si cette carrière était à refaire, que changerais-tu ?

Peut-être. Tout accident, toute expérience, même mauvaise, a été utilisé(e), corrigé (e) et jusqu’à présent chaque soir je fais un bilan, une remise en question. Je m’arrange pour être bien pour avancer ensuite.


Es-tu sollicité encore aujourd’hui ? pour des conseils, des textes, des compositions ?

Trop souvent ; je suis trop généreux. Mes proches me font remarquer : il faut te faire payer. Et quel que soit le domaine : musique, histoire, promotion, production… Les gens pensent que ma présence est obligatoire.


Où en est ta carrière musicale aujourd’hui ?

Grandie. Je suis plus expert dans la batterie. Je prends une part dans l’histoire de la musique haïtienne qui permet aux autres de savoir, connaître celle-ci. J’ai une responsabilité énorme ; car cela demande analyse, recherches en parallèle avec le monde environnant. Je n’ai pas le physique d’avant ; aujourd’hui, j’étudie, je lis, j’écoute.


B – LA MUSIQUE, GÉNÉRALEMENT PARLANT


Qu’est-ce qui te déplaisait dans l’industrie musicale haïtienne lorsque tu y étais un « acteur » (musicien) ?

L’hypocrisie


Qu’est-ce qui te déplaît dans cette même industrie, du point de vue de l’observateur que tu es désormais devenu ?

Le fait de faire semblant.


Qu’est-ce qui au contraire te fait plaisir ?

Beaucoup de choses. Le respect mutuel entre les artistes. Il y a une évolution au niveau social, de même qu’au niveau économique. Les artistes comprennent l’importance de s’organiser, de se structurer ; car il y a des musiciens qui ont envie que les choses changent, qui ont cette volonté).


Qu’est-ce qui fait qu’on te considère aujourd’hui comme une des personnalités connaissant le mieux l’histoire du Compas ?

J’ai la chance d’avoir été élevé dans un environnement favorable à cela ; je suis né dans les bras des musiciens. Mon père a marqué l’évolution du Compas Direct avec d’autres musiciens tel que Webert Sicot. Tout le monde habitait la même localité. C’est un besoin et en même temps une responsabilité. Mon père a été le parrain de plusieurs artistes et Webert a été mon parrain spirituel. Ces gens n’ont pas eu ce qu’ils ont mérité ; ils n’ont pas été reconnus. D’où mes recherches, mes rencontres pour parler ou écouter pour retrouver la vraie histoire. Tout ceci dans le but de combler ce manque. Je suis impliqué dans cette mission, je continue ce rôle. J’ai la patience et la crédibilité pour cela.Le


Compas : au sommet de son art aujourd’hui selon toi ?

Non. L’apogée a eu lieu dans les années 75-85. J’appelle cela l’évolution. Il y avait alors beaucoup de créativité, la dimension musicale était élevée. Les groupes de l’époque était : Bossa Combo, Frères Déjean, DP Express, Septentrional, Tropicana.

-Durant les années 60-65, il y a eu la création la consécration, la révolution du Compas-Direct qui va donner naissance aux mini djazz. Il n’y avait alors que Nemours Jean-Baptiste. Le Compas Direct devient national et international. Le Compas Direct est à la fois un concept musical, un rythme et une musique.

-Après l’apogée, on tombe dans la confusion. Un fonctionnement dans l’ombre du Compas Direct. On a le Compas Love, proche des meringues haïtiennes, du boléro. Ce sont des chansonnettes créoles (tout comme il y a le hard rock et le soft rock) qui amènent le dansé-collé. Celles-ci subissent l’influence hip-hop (exemple : Sé pa pou dat).


Y a-t-il des soirées, des événements incontournables, auxquel(le)s tu te fais une obligation d’assister ? Si oui, lesquel(les) ?

Pas vraiment. Je me rends sur invitation. Il y a des soirées qui me satisfont également : le performance du Magnum Band notamment dernièrement (2008). Le principal est que je retire quelque chose de l’endroit où je me suis rendu ; que cela soit utile pour moi.


Y a-t-il eu des rendez-vous manqués musicaux que tu as regrette d’avoir rate ?

Non. J’ai assisté les meilleurs, fait des concerts internationaux en France en Afrique. J’ai manqué la performance de Kassav’ (2008) et j’aurais aimé être là pour voir Tito Puente ou encore Charles Aznavour.


Avec quels artistes (d’hier et d’aujourd’hui) aurais-tu aimé travailler ?

Beaucoup beaucoup. Fabrice Rouzier, Azor, Eddy François, Cubano. J’ai en prévision des choses avec Jacky Ambroise duquel je suis très proche et qui est aussi directeur musical.


Que fais-tu aujourd’hui ? comment occupes-tu tes journées (professionnellement parlant)

De la production, de la distribution, de la stratégie promotionnelle


C – EN DEHORS DE LA PRATIQUE MUSICALE


Comment en es-tu arrive à être animateur de radio ? Quelle(s) radio(s) ? Quel thème(s) y était (étaient) abordé(s) ?

C’était une première expérience. Au moment où Roselin Jean (dont je suis très proche, que je considère comme un frère) était à Radio Tropicale. Mais avant la radio, j’ai fait un peu de télé sur WLIB avec Pierre Michel Théodat (avec lequel je suis sur la même longueur d’ondes), qui, impressionné par l’interview m’a demandé de présenter « Ayiti kréyol ».


Quel regard le diplômé de sciences informatiques que tu es porte sur le monde informatique d’aujourd’hui, et notamment internet ?

Je suis diplômé en « Tourism management ». J’avais une carrière dans ce domaine, mais la musique ne m’a pas laissé le temps. Je devais me rendre à Puerto Rico pour étudier et en passant par New York, la chanson « Viv Ayiti » faisait un malheur, alors j’ai dévié de Puerto Rico.




 
 
 

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