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Interview de Nixon Mesidor (3 novembre 2007)

  • Lana
  • 27 mars 2020
  • 7 min de lecture

Nixon Mesidor communément appelé « Sexy Nicky » est le bassiste et le maestro du groupe Wow.  


A – Plus près des cordes


– As-tu toujours joué de la basse ?

Oui, j’ai commencé avec la guitare basse, mais j’ai aussi joué de la guitare d’accompagnement dans le groupe Nouvelle Génération Gospel, ainsi que dans Tapaj. J’ai fait également de la programmation, du synthétiseur.


- Lorsque tu étais guitariste t’es-t-il arrive de jouer des sérénades (sous un balcon ou lors d’une soirée romantique) ?

J’aime jouer de la guitare en privé pour l’élue de mon cœur ; du piano également.


- A l’exception des prestations publiques, quand prends-tu ta guitare ?

Je joue de la basse rarement chez moi. La guitare et la basse étant relativement proches, quand j’ai un morceau à répéter à la maison, au lieu de le faire à la basse, je le fais à la guitare. Ce qui revient quelque part à avoir les deux instruments en main en un seul.


-Ta carrière est riche d’expériences de toutes sortes de plus ou moins courte durée : doit-on y voir le signe que tu détestes la routine ?

Mon objectif premier était de jouer dans un groupe stable et de grandir avec, mais cela ne s’est pas réalisé. D’un autre côté, le fait que dans le monde de la musique, l’offre de travail est inférieure à la demande conduit à faire très souvent appel aux musiciens que l’on sait bons dans leur domaine. Je suis plus reconnu en tant que bassiste de studio que de scène, ce qui amène les musiciens à me contacter (cf la suite d’albums de Zenglen, Nu Look, 509, Top Adlerman…). Cela ne me pose pas de problèmes de faire partie de différents groupes puisque j’aime a dire que je ne suis pas le musicien d’un ensemble mais un musicien de Compas cherchant à mettre en avant sa culture créole.


– De ton répertoire, quelle chanson penses-tu avoir réussie (dans l’écriture et/ou dans la composition) ?

« Ça va comme ça » pour le groupe Feeling en Haïti, « Are bo bot la » pour Zel à Miami (note de Lana : jeux de mots et sens détourné à volonté !), « La musique c’est ma vie » pour Nu Vice.


- Détestes-tu un style de musique ?

Non


B - Plus près de Wow

– Où en est l’album du groupe Wow (dont tu es le maestro et le bassiste) qui a sorti deux singles : « Doudou bang » (aussi intitulée « Bizi bizi »)- août 2006- et « Turn it up »- fin juillet 2007?

Cela traîne à cause des changements qui ont du être opérés : le départ de Wuydens nous a obligé à modifier le concept initial de Wow qui était d’en faire un Papash moderne. L’introduction d’un nouveau chanteur nous a également amené à revoir les chansons car il en fallait qui lui aillent. En ce moment, nous mettons les dernières touches à l’album qui devrait sortir en 2008, après le Carnaval.


- Pourquoi cette Grand première privée du 2 février destinée uniquement aux médias ? Qu’a fait Wow après celle-ci ?

Le single "Doudou bang" était sorti mais n’avait pas été suffisamment promotionné du côté du grand public. Par conséquent, nous avions pris la décision d’une soirée test pour le groupe à laquelle nous avons invité des amis et les médias. Par la suite, nous avons eu 2 ou 3 prestations dont une soirée de charité en faveur des enfants démunis d’Haïti et l’inauguration d’un club à Coral Spring. Wow avait également un objectif « social » qui a été mis de côté pour le moment : organiser des soirées récompensant des jeunes talents.


C - Plus près du Monde

- Tu es l’auteur/compositeur de : « La musique c’est ma vie » sur l’album de Nu Vice "Palé avèm", pourquoi sur cet album ?

C’est une chanson écrite peu après une soirée qui n’avait pas été réussie. Déçu, je rentrais à la maison et ma mère qui n’a jamais souhaité que j’embrasse la carrière musicale me suggéra de laisser tomber, de chercher autre chose car ce métier ne payait pas. Je lui ai répondu : « La musique c’est ma vie ; c’est dans mon sang ; je vais poursuivre cette route ». Lorsque Robert Charlot m’a demandé des chansons pour compléter l’album "Pale ave’m", je lui ai donné celle-ci ainsi que "Tatoo girl".


-T’es-t-il arrivé de participer à des projets qui ne te plaisent pas (tu le fais uniquement pour gagner ta vie ou donner un coup de main) ?

Oui à maintes reprises j’ai participé à des albums qui ne correspondaient pas à mon style, à ma façon de penser. Il y en a même que je n’ai jamais écouté.


- Quand on est sollicité par différents artistes/groupes pour un même jour ou des dates similaires, sur quels critères te bases-tu pour donner la priorité ?

Je ne tourne pas souvent ces temps-ci puisque Wow est ma priorité, mais quand c’est le cas c’est en fonction de l’importance de l’événement.


– Tu as participé a beaucoup de projets, quels sont les moments, les rencontres mémorables ?

* Le bal d’adieu de Lakol au gymnase du Cap Haitien

* Le jour ou j’ai joué, d’une part avec Wyclef Jean et d’autre part, une chanson de mon artiste chrétien préféré. Cela s’est passé de façon tout à fait inattendue : je jouais un concert avec la formation Évangélique à l’hôtel Intercontinental à Miami, lorsque, sans crier gare, Wyclef Jean (c’était l’epoque des Fugees) est monté sur le podium et m’a sollicité pour l’accompagner sur la chanson charité de Rigaud Duvernay (Wyclef faisait partie de son groupe). Ce jour-là le plaisir a été double.

* Quand, alors que j’étais en tournée avec Top Vice, Mr Henri Debs m’a demandé de participer à un remix de près de 23 de ses chansons (chansons que j’écoutais déjà en Haïti).

* Être en studio avec Medhy Custos pour son album Franc-jeu. Son talent, sa façon de chanter m’ont ébloui ; c’était un honneur d’accompagner un chanteur tel que lui.

* Vivre Tabou Combo de l’intérieur, car je les avais souvent vus en concert. Cette fois à Miami, j’ai eu la chance de tenir la basse.

* Le 1er passage de Zenglen (avec Gracia Delva) sur le champ de Mars, en Haïti. Lors de cette prestation, il avait fallu que des gardes du corps m’escortent jusqu'à la scène, tant la foule était nombreuse et dense.

* Le stade de Dillon, en Martinique, démesurément rempli lors du concert de Skah Shah #1 en juillet 2006. Ce sont là de grands moments c’est vrai, cependant, il y en a encore tant d’autres !


– En tournée, sors-tu faire le touriste, intègres-tu la vie locale d’une façon ou d’une autre ?

Oui, oui, oui. Je m’arrange toujours pour disposer d’un numéro local et de connaître des gens du coin qui me sortiront de l’hôtel.


- Quels sont tes rapports avec le monde des médias ? As-tu déjà été déçu par certaines attitudes de la presse ?

Je suis souvent déçu, c’est le propre du métier d’artiste, mais à la longue on s’y habitue. Les groupes qui émergent n’ont pas la tache facile, ce qui explique que certains ne perdurent pas. Il est également dommage qu’une grande majorité des médias aie un parti pris pour tel ou tel groupe et ne laisse pas leur chance a tous de façon équitable.


- Quelle a été ta plus grosse déception récemment ?

Prendre conscience que les musiciens ne sont pas suffisamment encadrés (la formation, à la promotion, au management…). Et il en va de même pour les jeunes ; je le constate fréquemment avec ceux à qui je donne des cours de basse.


D – Plus près et plus loin

Un album solo tu y penses ? Le choix sera-t-il facile concernant les invités ?

Je pense qu’il est temps. J’attendais Wow, et leur album est quasiment prêt. J’imagine déjà cet album différent de celui de Wow en terme de conception et de musique. Le choix des collaborations est aussi l’une des raisons qui m’a fait traîner sur ce projet. Il est certain que ce ne sera pas évident en regard des nombreux artistes que je connais ; toutefois, même si tous n’y sont pas, chacun y aura un rôle à jouer.


- Si tu devais quitter le monde musical pour un autre domaine, lequel serait-il ?

Le cinéma. Je suis un vrai vidéaste amateur, je filme tout.


- Ce qui sous-entend que tu auras ton mot à dire pour le scénario des clips de Wow ? Récemment quel a été ta plus grosse déception ?

Tout à fait, j’ai d’ailleurs déjà quelques idées.


E- Plus près de toi

- Pourquoi les cheveux longs ?

Il y a 5 ou 6 ans, alors que j’étais chez mon coiffeur pour me couper les cheveux, celui-ci me déclara que j’étais en train de perdre mes cheveux, que je deviendrai chauve très tôt. Je lui ai répondu qu’il venait de perdre un client et que désormais je les laisserai pousser très long pour lui prouver qu’il se trompait. Depuis, je ne l’ai pas fait ; mais je le ferai un jour prochain.


- Pourquoi ce surnom « sexy Nicky » ?

Parce que je suis sexy c’est tout ! C’est ce que les filles disent de moi. Pas d’autres commentaires ! Pourquoi tu ne me trouves pas sexy ?

- Tu trouveras des éléments de réponse dans la question suivante


- Tu as toujours été agréablement vêtu en prestations, est-ce pareil dans la vie privée ? Et d’où cela te vient-il ? As-tu un style que tu essaies de ne pas perdre ?

Pour moi, s’habiller c’est une forme d’expression. La façon dont on se présente sur scène et dans la vie de tous les jours est essentiel car on véhicule une image. Ma mère était couturière et j’étais le responsable, celui qui organisait son atelier. C’est là que j’ai puisé mon goût pour la couture et la mode. Par ailleurs, avec le temps mes choix vestimentaires évoluent, sans compter le fait que je n’aime pas la monotonie. En vieillissant on voit les choses différemment. Plus jeune, je m’habillais « Village rock », vers le crépuscule de ma vie je crois que je porterai plus de vêtements, de couleurs, typiques de ma culture, de mes origines.


Lana, le 3 novembre 2007



 
 
 

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