Pierrot Alkhal est l’imprésario des Gypsies. Il est aussi choriste et prend le tambourin. Après une prestation en Martinique et une autre aux Saintes, et avant celle du lendemain dans une discothèque aux Abymes, il prend le temps de répondre à mes questions ce 14 août 2008.
- Réunir les Gypsies : qui en est à l'origine ? de quand date cette idée ? pour quelle raison ? Elle vient de moi. Cela fait quelques années (70-72) que j'essaie de le faire parce que lorsque j'accompagnais T-Vice, avec lequel je travaille depuis près de 15 ans, les gens me demandaient à quand la réunion des Gypsies. J'ai pensé que 2008 était l'année pour le faire ; en plus on a eu la chance d'avoir Robert Martino, l'homme le plus important du groupe, le maestro, qui a pu se libérer pour faire les tournées et les répétitions.
- Les soirées après cette réunion : où ? quel a été l'accueil du public ? Après cette réunification au mois de juin 2008, on a eu des prestations au Canada, à Miami, à New York City, et là en ce mois d'août on est en Guadeloupe. Après d'autres prestations nous attendent aux Etats-Unis et au mois de décembre nous serons en Haïti, puis de nouveau au Canada et les Etats-Unis. L'accueil a été plus ou moins un succès. Le public nous a accueilli à bras ouverts. Notre idée de départ était de faire une tournée New York/Miami/Canada avec une prestation dans chaque ville où se trouvent des haïtiens ou des antillais ; et les Antilles et Haïti. Mais ne voilà-t-il pas que la demande est telle que nous nous voyons obligés de recommencer, ce qui prouve que les gens apprécient. A Terre de Bas il y a quelques jours on a cassé la baraque, comme on dit certains.
- Quelle est la genèse des Gypsies ?
- Quels musiciens composent les Gypsies ?
- Pourquoi, quand, comment as-tu endossé la veste d'impresario ?
Réponses à ces 3 questions (en cours du traitement du fichier audio)
- Un album studio ou live est-il en préparation ? Oui, dès notre retour aux Etats-Unis la semaine prochaine, nous allons travailler sur un Gypsies live studio que nous pensons sortir pour la fin d'année 2008.
- Les morceaux joués sont-ils interprétés selon le mode original ? C'est le même répertoire, les mêmes chansons mais adaptées au style actuel, à la nouvelle génération. D'où le fait que nous ayons des jeunes également à nos soirées (exemple d'un bal à Manhattan où 80% étaient des jeunes qui ont plébiscité le groupe).
- Gypsies : de qui vient le choix du nom ? quel est son sens ? C'est encore moi. Cela vient de gitan en anglais. A l'école on m'appelait gitan et lors de la création du groupe j'ai proposé Gypsies plutôt que gitan qui sonnait moins bien.
- Quel album a eu le plus de succès ? Comptant les 3 formations, il y a environ 7 albums, et je dirais le 2e, c'est-à-dire celui sur lequel il y a "Patience". Mais j'ajouterai également le dernier album sur lequel on trouve "La tulipe".
- Quelle est la particularité des Gypsies ? C'est Robert Martino. Il a une façon de jouer la guitare qui fait que beaucoup ont cherché à le copier par la suite. Il a un son particulier, il improvise beaucoup (ses prestations à deux soirées consécutives ne se ressemblent pas). Robert Martino est pour beaucoup dans l'originalité du groupe.
- Quelle est ta chanson favorite ? Et pourquoi ? "La tulipe" car c'est comme une chanson nostalgique. Elle a été écrite à New York, et parle d'Haïti. A cause aussi de son rythme : mélodieux au début pour terminer sur un rythme plus chauffant. Jusqu'à présent, quand on la joue, cette musique vibre en moi.
- Quels sont tes moments inoubliables ? La première soirée des Gypsies au début. Robert Martino sortait des Difficiles et un mois après on donne notre première et c'est le succès immédiat. Je revois à chaque fois ce moment. 2e moment : la soirée, de retour des Etats-Unis avec Tico, dans le même local que la première grande sortie (il y a eu une coupure d'électricité et Tico lui a continué à jouer, le temps pour nous de réparer, à la grande surprise du public). C'est à ce moment là également que Tico a fait son tacatac catac le bay la toto que nous avons utilisé par la suite pour le Carnaval. Le 3e moment qui m'a beaucoup marqué, c'est cette année quand on a décidé de reformer les Gypsies. J'avais prévu une soirée pour le 28 juin. Or, je reçois des demandes pour avant le 28. Notamment, celle d'un promoteur au Canada qui voulait les Gypsies pour le 23, un lundi ! Cela sera un grand succès et sera finalement la première fois que rejoueront les membres de Gypsies. Le promoteur en question a même déjà réclamé le 1er janvier 2009.
- Comment se décide les morceaux à jouer lors d'une soirée ? Rien n'est décidé à l'avance. On a un répertoire d'une vingtaine de morceaux et Robert Martino, en tant que maestro, choisit parmi ceux-ci en fonction du public rencontré. On peut avoir une liste de morceaux programmés dans le cas d'un gala par exemple.
Le groupe est-il plus difficile à gérer, en terme de personne ? Non au contraire c'est plus facile. Au début, ils étaient jeunes, insouciants mais aujourd'hui, ils ont mûri, ils comprennent et puis... l'âge amène la raison.
Internet : outil indispensable pour la promotion d'un groupe ? En 2008 je ne pense pas qu'on puisse s'en passer dans ce métier. Regarde là en Guadeloupe, je ne me déplace pas sans mon ordinateur. On communique avec le monde, c'est plus facile ; on en dépend aussi. Un exemple : la première soirée à Miami du 28 juin, il n'y a eu aucun mot dans la presse, j'avais juste quelques flyers ; et tout a été fait par le biais de hi5, Facebook et autres et mes adresses e-mails.
Merci à Pierrot Alkhal pour la disponibilité dont il a fait preuve.
Lana
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